Esprit et matière
Il n'est pas d'effet sans cause ; rien ne procède de rien. Ce sont là des axiomes, c'est-à-dire des vérités incontestables. Or, comme on constate en chacun de nous l'existence de forces, de puissances qui ne peuvent être considérées comme matérielles, il y a nécessité, pour en expliquer la cause, de remonter à une autre source que la matière, à ce principe que nous nommons âme ou esprit. Lorsque, descendant au fond de nous-mêmes nous voulons apprendre à nous connaître, à analyser nos facultés ; lorsque, écartant de notre âme l'écume qu'y accumule la vie, l'épaisse enveloppe dont les préjugés, les erreurs, les sophismes ont revêtu notre intelligence, nous pénétrons dans les replis les plus intimes de notre être, nous nous y trouvons face à face avec ces principes augustes sans lesquels il n'est pas de grandeur pour l'humanité : l'amour du bien, le sentiment de la justice et du progrès.